LES COEURS A L'OMBRE

Publié le par Dantris

La nouvelle martèle son malheur à nos portes

Dans tous les fiers foyers les feux se sont éteints.

La peine se colporte en semant dans nos mains

Le grain noirci et rance d'un bien mauvais épeautre.

 

Tu viens de partir.

Et cette longue lame des mots qui nous glacent

N'est que le fourbe trait d'un malheureux apôtre.

 

Tu viens de partir.

 

Les repas s'interrompent comme le cristal se raye

Quel appétit saurait se poursuivre maintenant ?

Nous voici éveillés, dans la nuit à présent.

Quel repos espérer sans le moindre sommeil ?

 

Retour aux souvenirs.

 

Nos colères matelassées

Etouffent dans le silence

Ces chagrins impuissants

Qui ne ne cessent de crier

Que la vie nous ment.

 

Retour aux souvenirs.

 

Nos yeux sous l'ombre plongent

Dans la mémoire rougie

De lointains jardins, de jours de pluie

D'après-midi orange

De réveillons, de bougies...

 

Tu nous manques infiniment.

 

Chaque regret se joint à un autre

Et ces colliers de perles amères

Etranglent nos gorges encombrées

D'un temps perdu qui devient poussière

 

Tu nous manques infiniment.

 

Si depuis ton départ le soleil se retire

Sur nos cœurs ne reste qu'une ombre qui s'étire.

Au son des violons longs de nos muets sanglots

Chaque lèvre mordue frissonne sans repos.

 

Tu nous manques.

Comment le dire autrement...

Publié dans Poésie

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