Cariatide

Publié le par dantris vadim

Je compte ses vertèbres.

Elle s'érige : elle est ma colonne.

Sur son dos se tassent des équations sans inconnues

Je la sens, je la devine, je la connais : elle est nue.

 

Sa poitrine protège encore des craintes d'enfant

Jamais, en-dessous, son battement ne ment

Elle n'en dit rien, c'est son secret, son cortège,

Elle porte le poids des douleurs de son monde

Mais ne s'enfonce pas dans la neige.

C'est une danseuse, mon étoile, mon arpège.

 

Si je n'avais ses muscles 

Et ses nœuds sous mes doigts,

Ses cœurs de résistance,

Qu'en saurais-je..?

 

Tous mes trésors lui sont ouverts

J'accepte qu'elle s'y plonge et s'en recouvre,

Huiles, encens, pierres et tissus lumineux,

Tous les bijoux lui vont, c'est un joyau,

Mon camée : une broche à mon corps fané.

 

Inébranlable dans ses humeurs,

Étouffant sa colère comme des vapeurs inutiles,

Elle a la constance des grandes reines,

Elle est mon salut, ma dame de chair, mon péché couronné.

 

Sa peau pour ma paix,

Je m'endors sur elle

Je m'oublie : 

Elle est mon sabbat.

 

Publié dans Poésie

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